5 ans après les faits, Véronique Denizot, la nouvelle Procureure d'Annecy, privilégie la piste locale. Retour sur ce quadruple crime... toujours aussi mystérieux.
Ce 5 septembre 2012...
il est environ 16 heures quand un touriste britannique, Martin Brett, découvre sur une piste forestière, à quelques kilomètres du lac d'Annecy, un break BMW criblé de balles, et quatre corps inanimés. Au moins 25 douilles seront retrouvées sur le sol.
"Je n'avais jamais vu de gens tués par balle auparavant, çà ressemblait à un film de Hollywood !" se souvient Martin Brett.
Derrière le volant, un père de famille britannique d'origine irakienne, Saad Al-Hilli, 50 ans. A l'arrière, son épouse, Iqbal Al-Hilli, 47 ans, et sa belle-mère, Suhaila Al-Allaf, 74 ans. A l'extérieur, un cycliste savoyard habitant Ugine, Sylvain Mollier, 45 ans. Il est rapidement présenté comme une victime collatérale.
Seules rescapées : une fillette de 7 ans, blessée et laissée pour morte, et sa jeune soeur âgée de 4 ans...
"On a pu ouvrir le véhicule. C'est à ce moment-là qu'on a découvert une petite fille, que personne n'avait vu parce que depuis quatre heures de l'après-midi, elle ne bougeait pas, sans doute terrorisée, complètement dissimulée, complètement immobile, au milieu des corps" explique le procureur de l'époque, Eric Maillaud.
L'enquête est menée en France et en Grande-Bretagne
Première piste : l'histoire familiale de Saad Al-Hilli, en conflit avec son frère à propos de l'héritage de leur père. Autre piste sérieuse, mais infructueuse elle aussi, la profession de Saad Al-Hilli. Il travallait à la mise au point de satellites. Les enquêteurs semblent avoir vraiment fouillé dans toutes les directions possibles.5 ans après, malgré l'engagement de dizaines d'enquêteurs, le mystère reste pourtant entier. Mais depuis qu'elle a remplacé Eric Maillaud, la nouvelle Procureure d'Annecy Véronique Denizot, ne lâche pas l'affaire.
"Est-ce qu'on a pu passer à côté de quelque chose ? Est-ce qu'on a fait le travail comme il fallait ? Moi je pense que oui. C'est d'autant plus rageant de se dire qu'on n'avance pas". La masse de pièces versées au dossier est conséquente : plus de 10 000 côtes.
"Ce qui reste possible, c'est une piste locale...
ajoute Véronique Denizot. "Quelqu'un qui s'est trouvé là de manière accidentelle, et qui a voulu effacer toute trace de son passage".
L'arme du crime, un Lüger P06 de la deuxième guerre mondiale, est toujours recherché. Et sur la scène du crime, une trace ADN n'est toujours pas identifiée.
Les deux orphelines, Zainab et Zeena, ont désormais 12 et 9 ans. Sauront-elles un jour pourquoi leurs parents ont été tués ce triste 5 septembre 2012 ?